Le Grand Prix s’est installé à Montréal cette semaine, entraînant avec lui son lot de polémiques entre partisans et détracteurs. Il est vrai qu’écologiquement parlant ce sport n’est pas très glamour… Quelques chiffres clés dans cet article.
Le Grand Prix de la pollution de l’air
Une voiture de F1 ça consomme, ça consomme beaucoup même. On estime que ces engins consomment 1 litre/km… ça commence bien vous allez me dire, et ben c’est pas fini. Sachant que le Grand prix du Canada se court sur une distance de plus de 300 km, chacun de ces bolides lâchera 300 litres d’essence environ. Sachant aussi qu’il y a 24 voitures on arrive au chiffre monumental de 7200 litres consommés en tout en moins de 2 heures. En termes de rejet de CO2 cela représente environ 9000 tonnes. Et là on ne parle que du Grand Prix de Dimanche en omettant les tests et qualifications qui ont lieu pendant la semaine et samedi.
La pollution sonore
L’autre problème du Grand Prix c’est évidemment la pollution sonore. Alors que le seuil de douleur humain se trouve à 120 décibels, les voitures de F1 émettent un bruit bien au-delà de ce seuil (entre 130 et 150 décibels). Un tel niveau de bruit peut engendrer des symptômes similaires à ceux du stress (sudation, accélération du rythme cardiaque) car le corps humain se sent comme agressé, interprétant le bruit comme une menace, bien que le spectateur éprouve du plaisir à regarder la course. Mais ce ne sont pas que les spectateurs qui perçoivent ces nuisances auditives, les riverains aussi les perçoivent. En effet, le circuit Gilles Villeneuve n’est pas bien situé. Se trouvant sur l’île Notre-Dame, il est entre le centre-ville et Longueuil, 2 zones avec de fortes densités de population, d’où de nombreuses plaintes de la part des riverains et une pression populaire qui se fait de plus en plus sentir d’année en année, à tel point que l’idée d’un référendum sur la tenue de l’événement devient de plus en plus crédible.
Montréal est une ville où la conscience écologique est assez avancée. Il est vrai que le Grand Prix ne représente pas grand-chose sur les chiffres de la pollution aérienne et sonore annuels de Montréal. En fait c’est une pollution forte, localisée et brève. Mais c’est justement cela qui est reproché à la F1 par les écologistes : c’est le manque d’éthique écologique et le caractère très anti-écologique de ce sport.
Didier BIANAY